Vu hier The Hobbit, en 48 images secondes, en 3D et en VOST. Plus pour la curiosité des images de l'EPIC, la caméra HD de Red et le framerate augmenté au double de la vitesse normale que pour le film lui même.
Contrairement à beaucoup de gens, je n'ai pas été déçu par le procédé technique, au contraire. Cela amène une stabilité dans l'image, l'absence de saccade dans les travelling quand on bouge beaucoup de pixels et de flous de rémanence. Certains trouvent que cela fait une image bien peu cinématographique... Peut-être préféraient-ils les images qui sautent avec les poussières sur l'objectif et les rayures sur la péloche. Moi pas. Je crois que c'est un combat d'arrière garde qui ne se posera plus aux nouvelles générations de toutes manières. Ok, je trouve toujours que les chefs ops du noir et blanc savaient mieux maîtriser la photo, ok, je trouve qu'il peut y avoir un charme à tel flou qui est la conséquence du matériel. Mais j'aime les belles images de The Hobbit. Moins belles que celle de la trilogie du Seigneur des Anneaux cependant, ceci étant plutôt dû au fait qu'il y ait moins d'extérieurs et beaucoup plus de décors numériques. Gandalf et Saroumane ont 85 et 90 ans, ils se voyaient mal crapahuter dans le froid de la Nouvelle Zélande pour ce film et ont prié les équipes de tourner en Angleterre en studio. Je peux comprendre, mais on y perd. Et puis la crise est passée par là, les problèmes pour mettre en chantier le film (Jackson a repris contraint et forcé le projet après que deux autres réalisateurs aient jeté l'éponge...)
La 3D est parfaitement maîtrisée même si dans le fond, elle n'apporte rien de spécial. Simplement, peut-être que la 3D va finir par être "naturelle" au cinéma comme nous trouvons naturel de voir en relief. Est-ce que cela rend le film plus immersif pour autant ? Non. Ce qui me manque à la vérité, c'est un bon scénario.
Le film est affreusement lent à démarrer. Mais en cela comme pour le reste de l'histoire, Peter Jackson est un peu esclave de la prose de Tolkien qui se limite beaucoup à une structure combat/fuite/combat/fuite où les combats trouvent souvent leur résolution pour l'intervention d'un deus ex-machina magique. Le sel du roman de Tolkien que j'avais lu étant ado c'est justement l'imagination qui carbure et un peu plus les conflits qui sont inexistants dans cette version. Du reste on a pris un peu de libertés avec l'histoire, et pas forcément les bonnes. Faire des nains des êtres sans finesse, par exemple. Créer des personnages supplémentaires et superfétatoires comme l'orc blanc. A contrario, il aurait pu être utile de trahir un peu le script pour justement rajouter du conflit psychologique, pour réduire l'enrôlement de Bilbo dans l'aventure qui prend un temps infini. Ce scénario bancal et mal fagoté, ourdi pour séduire les plus jeunes (notez comme malgré la violence des combats, pas une goutte de sang ne coule) est vraiment décevant.
Seule la rencontre avec Gollum est une scène que je retiens. Sans doute parce qu'il s'agit là du seul personnage véritablement construit et intéressant par ses conflits et son histoire.
J'irai sans doute voir la suite pour boucler la boucle et sans doute parce que la deuxième partie sera plus consistante. Malheureusement, ce Hobbit arrive bien tard après la trilogie - la faute à ces co%%%%% d'ayants droits (une fois de plus) qui ont bloqué la mise en chantier dans le bon ordre de l'oeuvre originale - et l'effet de surprise qu'il existait à la lecture est absent, tous ces personnages sont de nous connus, et n'apportent pas grand chose de plus à leur partition originale.
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