mardi 19 mars 2013

[SCENES] Hyperflux se prend les pieds dans la toile.

J'avais été attiré par le pitch de départ, une critique de l'homme moderne, hyper connecté, débordé surchargé, au bord du burn out à cause des technologies qu'il a lui même créé... Alone est salarié dans une entreprise mais accusé à tort d'avoir provoqué un bug mondial, il devient un fugitif hyper-recherché. Il part à la quête d'un hacker célèbre et va découvrir la "vraie" vie.

Il y a des d'excellentes idées un peu partout, à la mise en scène notamment, fouillée, faisant appel au mime sur une bande son très travaillée. Sur le propos, le texte et les personnages aussi.

Le comédien prend un plaisir évident mais ce plaisir n'est pas toujours partagé parce qu'il nous oublie dès le début car il se passe très longtemps avant que nous soyons en empathie avec son personnage. De lui nous comprenons assez vite le tableau qu'il peint : un homme hyperconnecté, assemblant les informations, transférant, partageant... Un tableau sur lequel il n'insiste que trop d'ailleurs.

Ce personnage principal met très longtemps avant de parler et de se raconter, bref d'exister à nos yeux. La quatrième mur n'a jamais si bien porté son nom, le spectacle ne génère aucune émotion pendant très longtemps, tout se passe en dehors de nous. Le support d'une bande son permanente qui occupe tout l'espace accroit l'impression que ce spectacle n'a rien de vivant, que tout est figé. Pourtant le comédien n'économise pas son énergie.

Devenu paria et fugitif, le personnage poursuit un but assez clair qui sert de fil rouge mais il se noie dans de nombreuses digressions de mise en scène ou de texte. Le spectacle perd en cohérence et devient parfois un collage de scénettes qui ne font pas toujours mouche ou qui tendent vers le one-man show. L'histoire est un peu comme le héros : elle se perd, et nous avec.

Enfin pour ceux qui espéraient justement un hyper-spectacle technologique, il y a là bien peu d'utilisation de technologie ou d'images. C'est dommage, il y avait là une idée à creuser autant en mise en scène qu'en narration. Un spectacle comme Renaissance exploite mieux les possibilités du genre par exemple.

Il n'y a pas véritablement de moment qui nous cueille, les noirs sans applaudissement glacent un peu plus le public, les vraies occasion de rire son rares... Une bonne idée qui me laisse vraiment sur ma faim.

Hyperflux
Sentier des Halles
http://www.billetreduc.com/84260/evt.htm?nr=1

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